‘‘Jésus dit à ses disciples : « Ainsi est-il écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour, et que la conversion serait proclamée en son nom, pour le pardon des péchés, à toutes les nations, en commençant par Jérusalem. À vous d’en être les témoins. » ’’ (Luc 24, 46-48)
Voici en résumé ce que la liturgie de ces prochains jours va nous permettre de vivre : c’est tout un programme. Quelle grâce ! Car nous avons eu le temps de nous préparer. Tout au long de ce mois de mars, nous avons pu goûter la vie dans le désert par nos combats, nos relèvements après être tombés quelques fois, nos efforts en s’entraînant aux trois piliers de l’équilibre humain et spirituel que sont la prière, le jeûne et l’aumône. _Avec ce mois d’avril, nous entrons dans la phase finale de cette démarche du carême. Car s’ouvre à nous la grandeur du message de Pâques avec la beauté de la liturgie du Triduum pascal avec les célébrations de l’institution de l’Eucharistie, de la mort et de la résurrection de notre Seigneur. De plus, à ces solennités, s’ajoutent la joie d’accompagner des enfants et des adolescents qui vont être baptisés.
C’est le cœur de notre foi que nous allons vivre jusqu’à la Pentecôte : la joie de la résurrection. Mais c’est au cœur de ses trois jours saints de Pâques que Dieu va venir habiter nos cœurs d’une manière singulière. Le Cardinal Lustiger, archevêque de Paris de 1981 à 2005, en a été témoin. Dans son livre Le choix de Dieu sorti en 1987, il raconte sa conversion que voici : c’est dans la ville de Jeanne d’Arc à Orléans, qu’il découvre vraiment la foi. Lors de la Semaine sainte, alors qu’il est à la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, l’adolescent de presque 14 ans, d’origine juive, ressent comme un appel. Le jeune Aaron est alors sur le chemin du lycée, quand il décide d’entrer dans l’église, « sans savoir que c’est le Jeudi saint », le jour de l’instauration de l’Eucharistie par Jésus. Il reste en silence « un grand moment » et ne dit mot. Le lendemain, il revient dans cette même église. Alors qu’il entre, il aperçoit la nef absolument dépouillée, sans savoir qu’elle est nue comme un cadavre parce qu’il s’agit du Vendredi saint, jour de commémoration de la passion du Christ et de méditation sur la signification de cette mort. Cette scène le touche au plus profond de son être.
Cette profonde expérience soulève une transformation profonde de sa foi qui lui fait dire : « j’ai subi l’épreuve de ce vide sans savoir que c’était le Vendredi saint et à ce moment-là, j’ai pensé : je veux être baptisé ».
Cette expérience de l’absence de Dieu vous rejoint sûrement en ce temps de carême. Mais rappelez-vous Jésus nous aime et le manifeste en donnant tout pour notre salut. Vivons en ensemble ; en Église, ce magnifique temps de Pâques, accueillons la Lumière : Dieu veut faire brûler en nous son amour pour que nous-mêmes nous puissions être des témoins de sa miséricorde pour le monde.
25/03/2023