Comment vivre le carême ?

Mercredi 9 mars 2016

Nous avons du mal à comprendre que nos attitudes de cœur puissent changer le monde… Nos gestes, nos actes, parfois nos paroles, oui… mais nos cœurs ! C’est pourtant la clé de l’Évangile. Quand le Christ dit dans les Évangiles (Matthieu 5-6) « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens… Eh bien ! moi, je vous dis… », il nous indique des attitudes profondes du cœur, et pas seulement des choses à faire. Par exemple, quand il dit : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il devra passer en jugement. Eh bien ! moi, je vous dis : tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement… » (Matthieu 5,21-22). Tout cela, nous le savons, mais nous avons tellement de mal à le réaliser ! Mais nous pourrions penser qu’il ne s’agit que de l’attitude extérieure… Encore plus fort, quand le Christ nous dit : « Aimez vos ennemis… » (Matthieu 5,44), nous voyons bien qu’il s’agit d’attitudes du cœur…

L’aspect positif, c’est que cela veut dire que Dieu nous aime tout le temps ! Dieu ne demande pas quelque chose qu’il ne ferait pas lui-même. L’aspect négatif, c’est que nous nous sentons bien petits et incapables…

En fait, cette humilité que nous ressentons, est plutôt bon signe : elle montre que nous avons besoin du Seigneur, besoin de son don de l’Esprit Saint, et que, sans Lui, nous ne pouvons pas y arriver. C’est la première béatitude « Heureux les pauvres de cœur, le royaume des cieux est à eux. »

Le carême, c’est d’abord de reconnaître notre insuffisance… tout en nous battant quand même. Car, c’est justement pour cela, pour remettre son Esprit aux pauvres que nous sommes, que le Christ est venu. Sur la croix, Jésus remet l’Esprit. Pour nous.

Le carême, c’est d’abord un temps pour regarder le Christ. Puis, Lui demander son Esprit. Il désire cette demande, Il est venu pour cela. Lui demander par notre prière, humble, qui manifeste notre fidélité ; par notre jeûne du superflu, qui prouve notre décision ; par notre charité envers les autres, même maladroite, qui montre notre soif de partager l’Esprit.

Le carême, c’est aussi de nous réjouir de la chose vraiment importante pour nos vies et celles des autres : c’est que Jésus va vaincre toutes ces impossibilités, toutes ces faiblesses, ces fragilités, ces défauts, ces péchés qui sont dans nos cœurs. Ce n’est pas nous, c’est Lui qui est vainqueur. Mais Il est vainqueur pour nous ! Mettons-nous à sa suite.

Père Yves Mathonat
Revenir en haut